Canada, Thaïlande, Québec, États-Unis, Norvège, Maroc… Ce nouveau numéro de la RGRA confirme à quel point les bonnes pratiques peuvent se retrouver et se partager n’importe où sur la planète, dans les secteurs privés et publics. Ce n’est pas une surprise pour un organisme comme PIARC (Association mondiale de la route), qui a été fondé il y a plus de 110 ans dans le but d’échanger ces expériences, justement, mais le fait que la RGRA, revue française, s’en fasse l’écho vient conforter la réputation d’excellence de notre pays. Avec 4 présidents, 12 secrétaires dans les comités techniques internationaux, auxquels s’ajoutent 60 membres, on peut affirmer que la France est en pointe et que ce rôle de leader est reconnu.
Plusieurs tendances se dégagent de nos activités récentes. En ce qui concerne les sujets techniques, la sécurité routière et la résilience sont encore prédominantes. Les pays à revenu faible ou intermédiaire représentent 90 % des blessés et décès par accidents routiers, ce qui rend évidente notre mission de partage de connaissances sur des sujets allant de la bonne conception des tracés à la création d’agences nationales.
Nous déployons une boîte à outils divers : notre manuel en ligne (distingué par les Nations Unies), un projet pilote en Tanzanie, ou encore un projet financé par les États-Unis avec la contribution du Canada et de l’Australie, qui nous permettra d’organiser des formations localisées. Quant à la résilience, identifiée comme une priorité pour notre plan de travail actuel, elle sert de fil conducteur à presque tous nos comités techniques. Nous avons ainsi déjà publié des rapports techniques qui proposent des approches pour améliorer la résilience dans les tunnels, les terrassements, les ponts, les chaussées… auxquels on peut ajouter trois rapports sur la gestion des catastrophes, le Congrès mondial sur la viabilité hivernale et la résilience des routes en février, et un séminaire récent en Indonésie.
Une autre tendance qui se dégage est la globalisation accrue de nos activités. Il semble que la crise Covid et les dizaines de webinaires que nous avons organisés en 2020-2021 aient éveillé des pays nouveaux au partage de connaissances : Colombie, Indonésie, Sénégal, Tanzanie, Kazakhstan… sont membres de PIARC depuis longtemps et participent activement à nos activités. On peut lire ici une reconnaissance que ces échanges sont en général efficaces et, comparativement, très bon marché, et que le secteur de la route est riche d’innovations lui permettant de conserver une place de premier choix dans le mix modal.
Je conclurai en évoquant notre prochain plan de travail. Il est en cours d’élaboration, mais déjà une autre tendance se confirme : la décarbonation. Si l’on examine toutes les activités menées ou supportées par la route (optimisation du trafic, planification des chantiers, recharge des véhicules…), on peut vraiment dire que la route s’efforce d’être à la hauteur des attentes, et que c’est là un domaine où il y a encore beaucoup à découvrir et à partager.