Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la France s’est fixé un objectif de décarbonation complète des transports terrestres. Cela implique de sortir totalement du pétrole d’ici 25 ans, alors qu’ils représente environ 90 % des consommations du secteur et que ses consommations peinent à baisser significativement.
Pour parvenir à cet objectif, la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) envisage cinq leviers pour décarboner la mobilité :
- la modération des distances parcourues, en retrouvant plus de proximité dans les déplacements du quotidien et des voyages moins lointains ;
- le report modal, en réduisant la part de la voiture et de l’avion, au profit du ferroviaire, des transports en commun routiers (bus et cars) et des modes actifs (marche et vélo) ;
- l’augmentation du remplissage des véhicules, notamment par le covoiturage ;
- la baisse des consommations d’énergie des véhicules, par la sobriété des véhicules utilisés (taille, poids, puissance…) ou de leur usage (écoconduite, 110 km/h sur autoroute…), ou par l’efficacité énergétique des motorisations retenues ;
- la décarbonation de l’énergie, en passant du pétrole à d’autres énergies moins carbonées (électrique, hydrogène, biocarburants ou carburants de synthèse).
Au vu de l’ampleur des transformations à mener, les scénarios prospectifs montrent qu’il faudra combiner l’ensemble de ces leviers pour atteindre la neutralité carbone des transports. Même si l’objectif de décarbonation est majeur, il conviendra également de répondre aux autres enjeux de transition des mobilités (pollution de l’air, consommation de ressources, occupation d'espace, bruit, inactivité physique, mobilité inclusive…).
Bien qu’indispensables et à accélérer, les leviers technologiques ne suffiront pas. Il faudra aussi des politiques publiques plus ambitieuses qu’actuellement pour planifier la sobriété dans nos mobilités.
C’est ainsi la combinaison de tous ces leviers, dont vous trouverez des illustrations dans ce numéro de la RGRA, qui permettra de tendre vers des mobilités plus durables pour diminuer leurs impacts environnementaux, sociaux ou sanitaires et améliorer la qualité de vie.