Atelier Décarbonation et économie circulaire : une première au Congrès mondial de la route
Lors du Congrès mondial de la route de PIARC, qui s’est tenu à Prague du 2 au 6 octobre 2023, un atelier consacré à la décarbonation et à l’économie circulaire de la construction et de l’entretien des routes a offert l’opportunité à des pays des cinq continents de partager leurs initiatives dans ces domaines. Les articles des pages suivantes reprennent certaines de leurs présentations.
Le succès de cet atelier, conçu et organisé par Routes de France, doit beaucoup à ses modérateurs, Christophe Nicodème, directeur général de l'ERF (Fédération européenne de la route), et Breixo Gómez Meijide, directeur technique de l'EAPA (Association européenne des revêtements routiers), ainsi qu’aux partenaires de ses organisateurs :
- Mauricio Centeno Ortiz de l’AMAAC (Association mexicaine des revêtements) ;
- Joseph Shacat de la NAPA (Association américaine des revêtements routiers) ;
- Brice Delaporte de Routes de France, association française des constructeurs d’infrastructures représentant l’EAPA ;
- Christophe Nicodème de l’ERF ;
- Philip Hendricks de SABITA (Association sud-africaine des revêtements routiers) ;
- Anna d’Angelo de l’AFPA (Association australienne des revêtements flexibles) ;
- Kazunari Hirakawa du JRCA (Association japonaise des entrepreneurs routiers) ;
- Maria Del Mar Colas de l’IBEF (Fédération internationale de l'émulsion bitumineuse).
Partout dans le monde, l'industrie routière généralise désormais la réduction des besoins en matières premières, de consommation d'énergie et d’émissions de gaz à effet de serre (GES) grâce à une nouvelle génération de techniques qui permettent notamment de réutiliser environ 2/3 des enrobés récupérés et de recycler pratiquement 1/3 du 1/3 restant, tout en proposant des enrobés bitumineux à température abaissée.
Pour tous les orateurs de cet atelier, l'infrastructure routière est un symbole de progrès social et économique, et le besoin de systèmes routiers résilients et durables est primordial dans la transition vers une mobilité intelligente et respectueuse de l'environnement.
Tous s’accordent sur l'effort collectif de l'industrie routière et de la communauté routière nécessaire pour réduire les émissions de GES et économiser l'énergie et les matières premières, avec, pour la plupart, l’établissement de feuilles de route associées à des outils pour quantifier et promouvoir les progrès au fil du temps.
Le succès des initiatives de construction et d'entretien des routes visant à réduire l'empreinte carbone, à économiser l'énergie et à promouvoir les économies circulaires dépend :
- des politiques qui favorisent les considérations environnementales dans les procédures d'innovation et d'appel d'offres ;
- de l’existence d'un outil de mesure partagé pour prendre davantage en compte les critères environnementaux par rapport au critère du prix afin de récompenser les meilleures propositions environnementales.
Pour décarboner les transports, toutes les parties prenantes étant concernées, il faut rééquilibrer les critères d'attribution des marchés publics. Il convient également de recourir à la maintenance préventive des infrastructures. En effet, la recherche indique que l'entretien préventif des routes peut contribuer à une réduction de 6 à 10 % des émissions de GES et de la consommation d'énergie générée par les véhicules. Ainsi, l'entretien régulier est déjà un facteur de décarbonation.
sur la décarbonation de la construction et de l’entretien des routes
PIARC mobilise l'expérience et les connaissances de 1 200 experts de plus de 80 pays au sein de comités techniques et de groupes de travail dont les objectifs sont guidés par des plans stratégiques d'une durée de quatre ans. Le plan stratégique 2024-2027 a identifié la réduction des gaz à effet de serre (GES) provenant du secteur routier comme un défi majeur pour la route.
Le comité technique 4.5 « Décarbonation de la construction et de l'entretien des routes » a été créé pour y répondre. L'utilisation de matériaux à faible teneur en carbone et l'adoption de pratiques de construction durables peuvent réduire l'empreinte carbone de la construction et de l'entretien des routes, rendant ainsi les systèmes de transport résilients aux impacts du changement climatique.
Trois sous-groupes ont été constitués au sein de ce comité :
• le groupe WG1 pour l’amélioration de l'efficacité de la décarbonation lors de la conception des projets de construction et d'entretien des routes, dont Frédéric Depaepe (Vinci) fait partie ;
• le groupe WG2 pour la partie phasages de chantier, de l’extraction des matériaux à la mise en œuvre, les engins et les matériels de fabrication, animé par Jean-Claude Roffé (représentant Routes de France), assisté de Jessica Souza (Vinci) et de Joshua Mattheis (Bouygues Construction) ;
• le groupe WG3 pour les éco-calculateurs et les nouvelles technologies pour la mesure et l'inspection des initiatives de décarbonation des routes, co-animé par Pascal Rossigny (représentant le ministère du Développement durable) et Antony Suin (représentant le département des Hauts de Seine).
Une enquête comparative internationale est en cours de lancement pour identifier les initiatives et les enjeux de la décarbonation de la construction et de l'entretien des routes concernant la logistique, les projets, les contrats et les équipements de construction et d'entretien.
Par ailleurs, Routes de France est représenté dans le groupe 4.1.3 « Réduction de l’empreinte carbone des chaussées » par Serge Krafft (Eiffage).
