Après deux ans de crise sanitaire, les lauréats des appels à projets 2019 et 2020 de la fondation d’entreprises ont enfin pu exposer leur projet lors d’une journée organisée à la FNTP, le 1er décembre dernier. L’occasion également de remettre les prix aux lauréats de l’édition 2021.
« L’objectif de la fondation depuis quatre ans est de contribuer à la recherche collaborative pour la construction et les infrastructures », a rappelé le président de la fondation, Philippe Raffin, lors de l’ouverture de la cérémonie de la remise des prix. Composée de grandes entreprises (Colas, Eiffage, Eurovia, Vinci, SNCF, Total), de membres du ministère de la Transition écologique et de l’Irex, ses missions principales sont de financer chaque année des projets, de soutenir la formation et l’innovation et de publier ces résultats. « L’Irex joue un rôle très important dans le développement de ces projets. De plus, le volet expérimental de la fondation est très riche et reconnu à l’international. »
Un tremplin pour l'innovation et la recherche
Lors d’une journée organisée à la FNTP, le 1er décembre dernier et après deux ans de crise sanitaire, tous les primés 2019 et 2020 ont enfin eu l’occasion de présenter leur projet au public, illustrant à chaque fois l’aspect collaboratif, l’accompagnement de la méthode et l’exploration de nouveaux domaines. Les 8 lauréats (sur 25 projets soumis) des appels à projets 2019 dont la thématique choisie était « Résilience et acceptation : quels outils pour les infrastructures ? » ont bénéficié d’une enveloppe globale de 290 K€. En 2020, 9 lauréats ont été récompensés (sur 28 projets) dans le cadre de l’appel à projets « L’IA appliquée aux infrastructures en service » (351 k€ financés).
La forte présence de projets d’ingénierie publique (Projet national « Durée de vie des chaussées » DVDC) et privée (Démarche de caractérisation et d’amélioration de l’acceptabilité des infrastructures par les riverains CAAIRN) a notamment marqué ces deux années.
La doctrine technique routière
L’après-midi, Éric Ollinger (ingénieur en chef des ponts, des eaux et des forêts, chef de la mission d’appui du Réseau routier national, DGITM) a présenté les conclusions du groupe de travail portant sur la doctrine technique routière qu’il a piloté. Il a identifié à cette occasion les irritants ayant trait à la formation, la recherche et l’innovation et détaillé les recommandations formulées pour améliorer le fonctionnement de la gestion du Réseau routier national :
- élargir le périmètre et les missions du comité Innovation Routes et Rues (CIRR) pour proposer un accompagnement et un suivi complet du processus de l’innovation, en lien avec l’Irex et l’Agence de l’innovation pour les transports (AIT) ;
- associer les collectivités et les entreprises dans la définition des orientations stratégiques de recherche ;
- développer un portail de diffusion des résultats des innovations confirmées ainsi qu’un portail de diffusion d’informations sur les travaux de recherche.
Les lauréats 2021
La réunion s’est poursuivie avec la remise des prix des lauréats de l’appel à projets Ferec de 2021 : « Décarbonation et économie circulaire : des méthodes et indicateurs pour guider les acteurs de la construction ». Six projets ont été retenus sur 17 et ont bénéficié d’une enveloppe globale de 190 k€ (encadré).
À la suite de la Stratégie nationale bas carbone, qui vise à atteindre la neutralité carbone en 2050, les entreprises doivent réduire leur empreinte carbone non seulement dans leurs usines et sur les chantiers mais également via l’offre des produits et des procédés. « Ainsi, l’éco-comparateur SEVE, l’ACV (analyse du cycle de vie) et les FDES (fiches de données environnementales et sanitaires) sont des outils indispensables », a souligné Philippe Raffin après la présentation des projets de la cuvée 2021, où la part des entreprises était prépondérante par rapport aux palmarès précédents. « L’infrastructure routière, le génie civil, la géotechnique, le terrassement… Ces projets ont abordé tous les sujets et ont su répondre aux critères exigeants », s’est félicité le président de la fondation. Le bilan carbone est désormais pris en compte dans tous les projets. Il faut pouvoir répondre à ses exigences.
• Le projet SEVE-V5 « Intégration de l’éco-conception et d’un indicateur de circularité des matériaux au logiciel SEVE » de Routes de France
• Le projet ADEMaR « Adaptation des déclarations environnementales aux matériaux routiers » d’Eiffage Infrastructures
• Le projet CIOGEN « Calcul des impacts des ouvrages de génie civil » du Cerema
• Le projet PEOGEO « Performances environnementales des ouvrages géotechniques sur leur cycle de vie » de l’École des ponts ParisTech
• Le projet CCC « Automatisation & industrialisation de calculs d’empreinte carbone de chantiers TP » de Colas
Conclusion
Xavier Neuschwander, président de la commission Technique et Innovation de la FNTP, a conclu cette cérémonie en faisant valoir que « les 4 appels à projets de la fondation se rejoignaient dans l’objectif de décarboner les infrastructures, pour, au-delà des 3,5 % des émissions de CO2 de la France que représente la construction des infrastructures, concourir à décarboner les usages des infrastructures qui, eux, représentent 50 % des émissions de gaz à effet de serre de la France ». La décarbonation est une obligation collective. Les travaux qui ont été présentés sont essentiels.