Ce numéro est une invitation au voyage dans cette période particulière de confinement, mais c’est surtout un témoignage sur la présence des entreprises françaises à l’étranger dans le domaine des infrastructures de transport. Une présence forte qui est le fruit d’une longue histoire, avec des implantations dans de nombreux pays sur tous les continents et de nombreux ouvrages de référence.
Les zones d’activité ont fluctué au fil des décennies en fonction du développement économique, de la demande, mais aussi des aléas politiques. Si la situation actuelle est incertaine, l’expérience acquise sur le terrain est incomparable et les implantations sont là pour construire l’avenir. Le moment est complexe, difficile à gérer, mais il y aura un après. C’est le moment de se projeter et de s’y préparer.
Le volume de travaux des entreprises françaises à l’export, en croissance régulière sur la dernière décennie, représentait un chiffre d’affaires de 43 milliards d’euros en 2018. La première destination est naturellement l’Europe (50 %), la seconde l’Amérique du Nord (14 %) et la troisième l’Afrique (8 %). Les infrastructures de transport représentent 30 % des travaux, l’énergie 27 %, le génie civil et les réseaux 14 %. Plusieurs groupes réalisent plus de 50 % de leur chiffre d’affaires à l’export.
Ce numéro traite plus particulièrement des infrastructures de transport dans plusieurs pays, avec des problématiques très différentes selon leur niveau de développement.
Sans rentrer dans le détail, plusieurs sujets essentiels sont abordés. En premier lieu, le besoin de référentiels et de normes pour actualiser des documents anciens, introduire de nouvelles méthodes de conception, de formulation, de fabrication, prendre en compte des données récentes, comme l’augmentation du trafic lié aux échanges. Ensuite, la question de l’utilisation des matériaux locaux. Elle est ancienne, mais s’inscrit aujourd’hui dans des politiques de développement durable essentielles pour le respect de l’environnement. Le retraitement en place des matériaux latéritiques est un exemple et une innovation importante pour les régions où ce matériau est présent, que ce soit en Afrique ou en Amérique du Sud. Il vient compléter le retraitement aux liants hydrauliques, largement pratiqué.
La suite logique de la construction des infrastructures est celle de l’entretien, avec la question essentielle : comment entretenir et faire durer les infrastructures ? Trop d’investissements ne sont pas « durables » par manque d’entretien. Les politiques nationales et régionales doivent mieux prendre en compte cette exigence.
Dans tous ces domaines, les coopérations entre pays sont essentielles, les échanges d’expérience indispensables en valorisant des acquis importants.