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Air pur et ville apaisée
Bernard HéritierPast-président - RGRA

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Le bruit et une mauvaise qualité de l’air font partie des gênes identifiées depuis longtemps dans les villes. Au tournant du XXe siècle, les 80 000 chevaux parisiens qui assuraient le transport empoisonnaient l’atmosphère et salissaient les rues. L’arrivée de la voiture allait être la solution. Un siècle plus tard, le transport routier est à l’origine de nuisances à éliminer.

Concernant le bruit, il s’agit d’une préoccupation ancienne. Une réglementation a progressivement été mise en place et des mesures ont été prises pour l’atténuer : réduction de la vitesse, zones 30 km/h, innovations en matière de revêtements routiers... Les directives européennes proposent des outils de diagnostic avec les cartes stratégiques de bruit (CSB) et les plans d’actions correspondants. Les contributions de Bruitparif donnent un exemple très documenté pour l’agglomération parisienne. L’outil PreDIR, développé pour un territoire plus « apaisé », le Massif central, se focalise sur le choix des revêtements routiers.

La qualité de l’air n’était pas un sujet aussi prégnant dans les années 90. Avec la connaissance des effets sur la santé et une sensibilisation due à la répétition d’épisodes de pollution, c’est aujourd’hui une demande forte des populations.

Les particules fines (PM2,5) sont considérées comme la troisième cause de décès, après le tabac et l’alcool. La pollution de la vallée de l’Arve en 2017, dont les causes sont multiples (chauffage, trafic, industries...), a largement contribué à médiatiser ce type de risque. En 2018, la presse lilloise qualifie sa ville de « championne de France de la pollution aux particules » avec 60 jours de dépassement des seuils de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au lieu des 3 recommandés. Les valeurs mesurées n’ont certes rien à voir avec celles de Shanghai, mais ce n’est pas une raison pour rester inactif.

Les agglomérations et les métropoles prennent des dispositions pour améliorer la situation. L’engagement en octobre 2018 de 14 métropoles sur des zones à faibles émissions (ZFE) est un exemple des actions en cours.

Des évolutions significatives ont eu lieu. La connaissance des pollutions, qu’il s’agisse du bruit ou de l’air, a été une première étape. Les progrès des motorisations thermiques, avec de nouvelles exigences en matière d’émissions, le développement des motorisations hybrides et électriques, demain l’hydrogène, apportent des solutions nouvelles. Parallèlement, les règlementations (Crit’Air, ZFE...) modifient les accès aux zones urbaines et la combinaison des modes de transports renouvelle une offre de mobilité qui limite les pollutions.

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