Développé par Eiffage Route, Recytal®-ARM, procédé de régénération en place des anciennes chaussées bitumineuses à l’émulsion biosourcée, a été retenu en 2017 par le Comité innovation routes et rues (CIRR) pour une expérimentation en situation réelle. En juillet 2018, il a donné lieu à un chantier expérimental sur la RD 670, réalisé grâce à la volonté du Conseil départemental de la Gironde et à l’appui technique du Cerema.

La construction routière a toujours su utiliser les déchets industriels pour développer le réseau viaire. Sans cela, certaines innovations majeures n’auraient jamais vu le jour. L’histoire du recyclage dans les travaux publics est donc celle de son encadrement réglementaire permettant de contrôler les impacts environnementaux et sanitaires associés. Cet article retrace le contexte, la genèse et l’historique de cet encadrement qui, malgré une accélération significative ces dernières années, se révèle d’une incroyable constance dans sa logique.

Routes de France (anciennement Usirf (Union des syndicats de l’industrie routière française)) considère que la maîtrise des impacts environnementaux liés aux activités de construction, de maintenance et de recyclage des chaussées constitue un défi et un formidable moteur d’innovation. Elle a donc mené différentes études dans ce domaine, notamment sur l’analyse du cycle de vie des chaussées en enrobés bitumineux, dont cet article présente la méthodologie et les principaux résultats.

Au Japon, il est fortement recommandé de mélanger les agrégats d’enrobés, fabriqués à partir des déchets d’enrobés issus de travaux routiers de réparation, aux enrobés bitumineux recyclés. Leur utilisation s’est donc largement répandue dans tout le pays. Une norme relative aux régénérants et une méthode de formulation utilisant l’essai de stabilité Marshall y ont déjà été établies.

En avril dernier, l’entreprise Malet, filiale du groupe Spie Batignolles, a mis en oeuvre la seconde phase de son expérimentation menée dans le cadre du projet national Mure (multi-recyclage des enrobés). Ce chantier réalisé à Portet-sur-Garonne, près de Toulouse, doit valider in situ, grâce au vieillissement accéléré, les expérimentations menées en laboratoire pour la réutilisation des agrégats d’enrobés.