La part des énergies renouvelables dans le mix énergétique doit être de 23 % en 2020 (Directive 2009/28/CE). Plusieurs pays ont déjà atteint ce seuil ; ce n’est pas le cas de la France, qui est en retard. Mais la situation peut évoluer rapidement avec des solutions pour décarboner l’économie qui deviennent économiquement compétitives.
En France, le développement de l’énergie solaire reste faible (2,4 % de l’énergie renouvelable en 2017). Dans ce contexte, les innovations dans le domaine des infrastructures routières ont un caractère très original.
Wattway a été la première solution photovoltaïque mise en œuvre sur le réseau routier. L’expérience
de Tourouvre-au-Perche n’a pas répondu à toutes les attentes, mais grâce à ce démonstrateur de nouvelles solutions plus locales, adaptées à une demande de proximité ont pu être développées : signalisation, bornes de recharges, complément de production d’énergie.
Power Road est une solution thermique avec des capteurs intégrés dans la couche de roulement, un corps le plus souvent noir où la température de surface peut dépasser les 60 °C. La chaleur est captée à travers un échangeur thermique et peut servir pour des bâtiments, des piscines et pour des usages multiples.
Un troisième article fait une analyse critique du procédé hollandais SolarRoad, et propose un nouveau procédé photovoltaïque : Solif. Parallèlement, le développement du procédé thermique Héliante est validé pour des usages locaux et des voiries légères.
En quelques années, les démonstrateurs ont contribué à affiner ces solutions très innovantes qui vont rapidement trouver leur marché. Les infrastructures routières s’enrichissent d’équipements qui favoriseront le développement et la diffusion des énergies renouvelables.
Ce numéro aborde également la conception et la durabilité des infrastructures, sujets récurrents et de première importance.
Des méthodes d’évaluation de la tenue à l’eau des enrobés bitumineux sont évaluées et comparées.
La compréhension des phénomènes en jeu est essentielle pour optimiser la qualité du couple granulat/bitume. L’expérience GB5® sur le manège de fatigue valide une solution originale d’empilement granulaire qui permet de formuler et de fabriquer un matériau plus économe en bitume qu’un EME2.
Quant au projet ANR SolDuGri, il a pour objectif d’étudier le rôle des grilles de verre pour le renforcement des chaussées. Cette technique très répandue bénéficie avec cette recherche de résultats concernant la nature des grilles, les conditions de mise en œuvre et leur rôle mécanique. Le manège constitue, là encore, l’outil d’évaluation de ces solutions en vraie grandeur.