La montée en puissance progressive de l’Idrrim, depuis sa création en 2010, a été ponctuée de nombreux événements qui ont peu à peu consolidé sa notoriété et créé les conditions de son rapprochement avec de nouveaux partenaires. Cet article corédigé par les trois directeurs généraux de l’institut, en rappelle les principaux jalons.
Les échanges et, plus avant, la corédaction entre tous les partenaires de la doctrine en matière de routes constituent le fondement du concept qui donnera lieu à la création de l'Idrrim.
Depuis les années 1960, cette doctrine était l'apanage du Sétra (Service d’études techniques des routes et autoroutes), créé le 1er décembre 1967 par l'État pour subvenir aux besoins des gestionnaires des routes. À cette époque, ils sont moins nombreux qu'aujourd'hui avec le ministère de l'Équipement, via la direction des Routes en administration centrale et les directions départementales de l’équipement pour les routes nationales et départementales, et, à partir des années 1960, les sociétés d’économie mixte concessionnaires d’autoroutes (SEMCA) pour les autoroutes concédées.
Entre la fin des années 1980 et les années 1990, en conséquence des étapes de décentralisation, les départements assurent progressivement la gestion de leur réseau routier en utilisant la doctrine de l'État, mais ils manifestent petit à petit leur souhait que la doctrine routière, jusque-là essentiellement orientée vers les autoroutes et les routes nationales au trafic dense et agressif pour les structures routières, soit mieux adaptée à leur réseau. Ce souhait d'adaptation légitime avait notamment pour objectif de diminuer le coût de construction et d'entretien des infrastructures.
Cette période de croissance globale du réseau routier et de transformation de la répartition de la maîtrise d'ouvrage s'accompagne dès le début des années 2000 de la montée en puissance de la prise de conscience écologique.
En 2009, le réseau routier français est constitué de près de 8 000 km d'autoroutes concédées, 20 000 km de routes nationales et autoroutes non concédées, 340 000 km de routes départementales et 630 000 km de routes communales, pour tutoyer le million de kilomètres.
Du concept à la création
C'est en 2007, en marge du Congrès mondial de la Route qui se déroulait à Paris, que l'idée d'un institut français de la route et des infrastructures de transport germe dans les esprits des principaux acteurs.
Le 25 mars 2009, la convention d'engagement volontaire des acteurs de conception, réalisation, et maintenance des infrastructures routières, voirie et espace public urbain, signée par la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), le Syndicat professionnel des terrassiers de France (SPTF), l'Union des syndicats de l'industrie routière française (Usirf, devenu depuis Routes de France), Syntec-Ingénierie, le ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire (MEEDDAT) et l'Assemblée des départements de France (ADF, aujourd’hui Départements de France), donne un coup d'accélérateur déterminant à ce projet.
Cette convention d’engagement fixe pour objectifs de « concevoir, construire, aménager et entretenir des infrastructures routières ou des voiries urbaines performantes sur le plan économique, responsables sur le plan social et respectueuse de l’environnement ». Ces objectifs se déclinent en trois grands groupes :
- prise en compte environnementale : ressources non renouvelables, eau, énergie, émissions de gaz à effet de serre, biodiversité et milieux naturels, performance environnementale des entreprises… ;
- progrès technique : promotion de la recherche et de l'innovation, amélioration de la prise en compte de la sécurité routière et de la sécurité des personnels et des usagers ;
- nouveau mode de partenariat avec l’annonce de la création d’un Institut français de la route et des infrastructures de transport chargé de fédérer et mobiliser les acteurs, produire des documents de référence, contribuer à l'amélioration des compétences et faire rayonner l'excellence française dans le monde.
C'est donc le document fondateur de l'Idrrim et le début d'une aventure extraordinaire qui se concrétise le 10 janvier 2010 lors de l'assemblée générale du CFTR (Comité français des techniques routières). Les objectifs du CFTR, créé en 1998, étaient d'établir dans le domaine routier une expression partagée de l'état de l'art et de contribuer au progrès et à la qualification des produits, des procédés, des techniques, des moyens et des matériels. Lors de cette assemblée générale, il est décidé de transformer le CFTR en Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité (Idrrim).
Yves Krattinger (photo 1a), sénateur et président du conseil général (aujourd’hui conseil départemental) de la Haute-Saône, est choisi pour en être le président, et Marc Tassone (photo 1b), alors directeur de la direction interdépartementale des routes Massif central, est, quant à lui, désigné en juillet 2010 pour être le préfigurateur de l'Idrrim et ensuite son premier directeur général.
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Montée en puissance
En mai 2011, après une année de préfiguration, les statuts de l'Idrrim sont définitivement adoptés et l'institut est déclaré association d'intérêt général, ce qui entérine la nomination de Marc Tassone comme premier directeur général en juillet 2011.
L'assemblée générale de l'institut est progressivement constituée. Elle est composée de cinq collèges :
- les donneurs d'ordre ;
- les entreprises et fournisseurs ;
- l'ingénierie publique et privée ;
- les associations partenaires publiques et privées ;
- les établissement publics et privés de recherche et de formation initiale et continue.
Des membres adhérant à titre individuel complètent cette assemblée.
Au départ moins d'une vingtaine en 2010, les membres sont aujourd'hui plus de 120, avec une cinquantaine de membres institutionnels, publics et privés, répartis dans les cinq collèges, et environ 70 membres à titre individuel, dont de très nombreuses collectivités (conseils départementaux et métropoles).
Parallèlement à la croissance de sa gouvernance et à la mise en place d’un conseil stratégique, instance politique de l'Idrrim veillant à la bonne marche générale, au respect des équilibres et à la qualité des travaux des différentes instances, les missions de l'institut s'étoffent peu à peu autour de ses neuf comités opérationnels thématiques, qui balayent l’ensemble de l’écosystème des infrastructures de mobilité (Aménagement urbain, Avis, Formation - Recherche – Innovation, Génie civil, Gestion de patrimoine d'infrastructures, Ingénierie, Prospective, Qualification - Comparaison inter-laboratoires, Réseaux et territoires) sous l’autorité du comité scientifique et technique, instance de réflexion, d'évaluation et de proposition en matière de politique scientifique et technique de l'institut. Plus de 150 publications sont déjà recensées fin 2015.
En 2016, Marc Tassone quitte ses fonctions de directeur général de l’Idrrim et passe la main à David Zambon (photo 2), qui prend les rênes d’un institut ayant désormais atteint sa vitesse de croisière et acquis toute sa place et sa légitimité parmi les acteurs des infrastructures de mobilité.
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La création, début 2016, sous l'égide du secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies, de l'Observatoire national de la route (ONR) constitue indéniablement une des étapes les plus significatives et fondamentales de l’encore jeune Idrrim. Le constat d’alors est simple ; la politique de transport routier s’articule autour de deux défis : l’entretien des routes et la préservation du patrimoine d’infrastructures. Pour y répondre, il convient d’assurer le caractère stratégique de la route en termes de développement économique, de compétitivité internationale et de services aux usagers. En plus des fonctions de desserte du territoire, la route représente en effet le principal moyen de déplacement des marchandises et des personnes ainsi qu’un élément central pour l’activité des entreprises de travaux publics. Force est pourtant de constater que la majorité des gestionnaires routiers n’a pas une bonne connaissance de son patrimoine et est donc dans l’incapacité de définir et mettre en place une politique et une stratégie pour l’entretenir et en assurer la maintenance.
Dans ce contexte, à l’initiative de l’État, de l’ADF, de l'Assemblée des communautés de France (AdCF, aujourd’hui Intercommunalités de France), de l’Usirf, du Syndicat national des entrepreneurs spécialistes de travaux de réparation et de renforcement des structures (Strres) et de l’Idrrim, la création de l’ONR est actée le 26 janvier 2016 et formalisée par une convention signée par les parties. L’Idrrim, qui représente l’ensemble des acteurs de la route, s’en voit confier la mise en œuvre.
L’ONR a deux orientations stratégiques principales :
- partager les connaissances pour évaluer l’efficacité des politiques techniques pour une gestion économe des réseaux routiers ;
- objectiver l’état du réseau routier afin d’éclairer les décideurs pour optimiser l’efficacité des missions dont ils ont la responsabilité.
Dans un premier temps, l’ONR se concentre sur la réalisation d’un triple objectif :
- identifier l’état du réseau ;
- étudier les données disponibles ;
- diffuser les connaissances sur le patrimoine routier.
Dans un deuxième temps, il analyse les dimensions financières et techniques des données recueillies afin de produire des outils au service des acteurs du secteur routier. Ces outils concerneront les pratiques et les modes de gestion des réseaux routiers.
L’agrément Laboroute, piloté par le comité opérationnel Qualification et comparaison inter-laboratoires de l’Idrrim, permet de justifier la qualité des prestations des laboratoires. Il fournit un gage de confiance aux maîtrises d’ouvrage et d’œuvre.
Les laboratoires routiers ont besoin d’une reconnaissance formelle de leurs compétences et d’exclure la mise en cause de la qualité de leurs essais. C’est pourquoi la profession a souhaité la mise en place d’un label qualité en 1994. Ce label est délivré par la commission Laboroute, tiers de confiance indépendant composée de représentants d’entreprises, de fabricants de matériaux, de laboratoires de contrôle et des maîtrises d’ouvrage et d’œuvre. La qualification Laboroute est accordée lorsque le laboratoire respecte le référentiel éponyme sur la base d’études documentaires et d’audits.
La qualification Laboroute porte sur neuf domaines :
• Domaine 1 – Essais sur mélanges traités aux liants hydrocarbonés
• Domaine 2 – Essais sur matériaux non traités au traités aux liants hydrauliques
• Domaine 3 – Essais sur revêtements superficiels
• Domaine 4 – Essais sur béton hydraulique de chaussées
• Domaine 5 – Essais sur granulats
• Domaine 6 – Essais sur liants anhydres
• Domaine 7 – Essais sur sol
• Domaine 8 – Essais in situ
• Domaine 9 – Essais d’auscultation de chaussées
Le domaine 9 est le dernier entré dans le périmètre de l’agrément Laboroute en juin 2023. Les premiers agréments sur ce domaine ont été accordés lors de la commission de novembre dernier à trois laboratoires routiers.
Pour l’instant, une liste de 26 essais constitue ce nouveau domaine. Ils couvrent principalement la caractérisation des propriétés de surface (uni, acoustique, adhérence), mais également les différents essais de mesure de déflexion des chaussées routières (utilisation d’un déflectographe, du FWD...).
La reconnaissance de cette nouvelle compétence des laboratoires routiers est en adéquation avec l’optimisation des coûts d’entretien des routes, qui nécessite un diagnostic précis et la parfaite connaissance de l’état du réseau.
Développement et déploiement
Depuis 2016, l’ONR et le Pacte d’engagement des acteurs des infrastructures de mobilité constituent des outils structurants pour le développement et le déploiement de l'Idrrim.
Observatoire national de la route
Septembre 2016, à l’initiative de l’État, constitue un premier temps d’ouverture des données relatives au réseau routier national non concédé. Il concerne la consistance du réseau, l’état du patrimoine, l’activité des gestionnaires et les dépenses d’entretien.
L’ONR engage alors une première phase d’enquête à la fin de l’année 2016 afin d’identifier les données disponibles sur les aspects techniques et financiers de l’exercice de la compétence voirie par les départements. La remontée des informations, sur la base du volontariat, se fait via deux questionnaires à compléter. Les exploitations des résultats restent totalement anonymisées.
Au premier semestre 2017, une deuxième phase d’enquête se poursuit auprès d’un échantillon assez large de départements. Cette action vise, d’une part, à améliorer la qualité des données déjà reçues et, d’autre part, à augmenter l’échantillon de participants. À l’automne 2017, une démarche expérimentale auprès d’un échantillon de sept métropoles est engagée, avec l’objectif de pouvoir étendre l’ONR à l’ensemble de ces collectivités en 2018.
En parallèle, le premier rapport général de l’observatoire est publié le 7 novembre 2017 (photo 3). Il présente des analyses à partir des données acquises auprès de l’État pour le réseau routier national et recueillies auprès d’un échantillon de 57 départements pour le réseau routier départemental. Le Cerema apporte à l’Idrrim son expertise technique pour l’analyse des données et la rédaction du volet technique du rapport.
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Dès la deuxième édition du rapport, en novembre 2018, la dynamique engagée l’année précédente est poursuivie et amplifiée avec la participation de 65 départements et 8 métropoles et surtout une meilleure qualité de réponses. En y ajoutant les données publiées par l’État et les premières démarches visant à élargir cet observatoire au groupe des communautés de communes, l’édition 2018 constitue un document de référence attendu des acteurs du secteur.
Après chaque édition publique annuelle, dans laquelle les données sont soigneusement agrégées et anonymisées, l’Idrrim élabore deux rapports complémentaires à destination respectivement des départements et des métropoles :
- Le rapport départemental propose une étude plus détaillée des moyens mis en œuvre à l’entretien du patrimoine et à son évolution. Il intègre notamment les données relatives au personnel et approfondit les analyses concernant l’état du patrimoine (chaussées et ouvrages d’art). Ce rapport complémentaire est exclusivement adressé aux présidents et services départementaux.
- Le rapport métropolitain s’adresse spécifiquement aux présidents et services des métropoles. Les analyses qui y sont présentées concernent intégralement les métropoles. Ce rapport constitue un outil d’aide au service des équipes concernées, fournissant chaque année les données de référence pour une politique de gestion routière optimisée.
En novembre 2023, le septième rapport de l’ONR a été rendu public. S’enrichissant chaque année en termes de contenu comme de périmètre, avec par exemple, depuis la sixième édition, un chapitre exclusivement consacré aux départements de montagne, il est aujourd’hui unanimement reconnu par l’ensemble des acteurs des infrastructures de mobilité, et bien au-delà. Ses orientations et sa feuille de route sont définies par un comité spécial mis en place en 2021.
Le groupe spécialisé EAPIC (essai d’aptitudes par inter-comparaison), créé en 2001 et piloté par le comité opérationnel Qualification et comparaison inter-laboratoires de l’Idrrim, met en place des essais croisés dans le domaine des matériaux routiers (enrobés, matériaux traités aux liants hydrauliques, granulats...).
Ces essais permettent aux laboratoires routiers d’apporter la preuve de la fidélité de leurs prestations par inter-comparaison et d’améliorer la qualité de leurs résultats par des actions correctives si nécessaire. Ils contribuent aussi à faire progresser les méthodes d’essais, confirmer ou améliorer les valeurs de reproductibilité et apprécier l’efficacité de nouvelles méthodes d’essais.
Le groupe spécialisé EAPIC est en charge du choix des essais, de leur planification et supervision, et du traitement de leurs résultats. Les laboratoires sont invités à y participer par le biais d’appels à candidature.
Vingt-deux séries d’essais ont été organisées depuis 2002 sur les matériaux et procédés suivants : fatigue, sensibilité à l’eau, détermination du coefficient de polissage accéléré des granulats (PSV), détermination de l'orniérage sur dispositif de grandes dimensions, détermination des résistances et modules d'élasticité sur sol fin (limon A2) traité, mesure du module des enrobés, détermination du pourcentage de vides à la presse à cisaillement giratoire, détermination de la teneur en liant soluble, de la granulométrie, de la pénétrabilité et du point de ramollissement, détermination de la sensibilité à l'eau d'un enrobé hydrocarboné (détermination de la masse volumique réelle et de la masse volumique apparente géométrique), détermination en laboratoire de la masse volumique de référence et de la teneur en eau (compactage Proctor, masse volumique réelle, valeur au bleu et écoulement des sables, Los Angeles et Micro Deval).
Vingt-et-un laboratoires participent à la dernière série d’essais, sur la fatigue, lancée en juin 2023. Les essais se dérouleront au cours de l’année 2024 et leurs résultats seront publiés en 2025.
Pacte d’engagement des acteurs des infrastructures de mobilité
En parallèle de cette montée en puissance de l’ONR, la convention d’engagement volontaire et ses déclinaisons territoriales arrivent à échéance : elles ont en effet été signées en 2009 pour une durée de dix ans. La question de prolonger leur dynamique et de leur donner une suite se pose très vite. Certaines collectivités reprennent d’ailleurs un engagement avec leurs partenaires dès l’année 2020.
En juin 2019, l’assemblée générale de l’Idrrim valide la feuille de route 2019-2025 de l’institut. Cette feuille de route, qui a vocation à orienter les actions de l’institut autour de missions et d’axes de travail actualisés et à servir de fil conducteur aux plans d’actions détaillés de chaque instance de l’Idrrim :
- réaffirme les quatre missions de l’institut : fédérer et mobiliser les acteurs de la profession, produire des documents de référence, contribuer à l’amélioration des compétences, promouvoir l’innovation et faire rayonner l’excellence française ;
- actualise les axes de travail de l’Idrrim, dont l’action doit s’articuler autour de : la gestion du patrimoine des infrastructures, la prise en compte des enjeux environnementaux, l’approfondissement des thèmes qualité – compétences – qualifications, et la promotion de l’innovation ;
- insiste sur le renforcement de la visibilité de l’institut et évoque un « nouveau pacte d’engagement des partenaires historiques et en particulier des associations nationales d’élus ».
Dès lors, les instances dirigeantes de l’Idrrim, et tout particulièrement le comité scientifique et technique, sous l’impulsion de son président, Jacques Tavernier, mettent en place un groupe de travail pour jeter les bases de ce nouveau pacte d’engagement, qui doit permettre de porter une vision commune de l’avenir des infrastructures de mobilité et d’apporter des réponses aux enjeux posés par les transitions que connaît la société autour de trois axes majeurs :
- des infrastructures inscrites dans les transitions climatique et écologique ;
- des infrastructures inscrites dans la transition numérique ;
- des infrastructures conçues et gérées à l’écoute des citoyens.
Afin de réussir la mise en œuvre de ce pacte, quatre engagements préalables sont également apparus nécessaires :
- adapter les formations pour répondre aux besoins de compétences ;
- mettre en place une gestion patrimoniale des infrastructures ;
- libérer l’innovation dans les infrastructures ;
- travailler en mode partenarial et collaboratif.
Enfin, une des clés de la réussite de la convention d’engagement volontaire de 2009 ayant été sa déclinaison dans de nombreux territoires, l’objectif dans la construction de ce nouveau pacte d’engagement était de favoriser sa déclinaison territoriale, à partir d’un cadre opérationnel et des indicateurs proposés, afin de retenir des actions concrètes, innovantes et conformes aux engagements nationaux.
Moins d’un an après la publication de la feuille de route 2019-2025, malgré un contexte de travail rendu difficile par le début de la crise sanitaire du Covid 19, le texte de ce pacte d’engagement des acteurs des infrastructures de mobilité est approuvé en assemblée générale de l'Idrrim le 27 mai 2020.
C’est à cette période que David Zambon quitte ses fonctions à l’Idrrim pour remplacer Georges Tempez à la direction du Cerema Infrastructures de transport et Matériaux. Dider Colin (photo 4) lui succède.
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Tout en conservant l’esprit de la convention d’engagement volontaire de 2019, le nouveau pacte prend en compte le contexte actuel et l’évolution des connaissances et des objectifs, notamment en matière de limitation des émissions de gaz à effet de serre (Stratégie nationale bas carbone instaurée par la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte), mais aussi en matière de protection de l’environnement et d’évolution des mobilités (loi d’orientation des mobilités du 24 décembre 2019). Il tient compte aussi du fait que le numérique figure désormais au cœur des transformations de la société et que la participation citoyenne est une exigence incontournable.
Les engagements du pacte se déclinent ainsi en treize actions assorties d’indicateurs pour en mesurer l’avancement. Par ailleurs, une annexe propose un cadre-type de déclinaison territoriale du pacte d’engagement afin d’accompagner les collectivités territoriales et les représentants du secteur des infrastructures souhaitant s’engager dans cette démarche. Ce cadre-type a vocation à être complété ou amendé selon les enjeux locaux. Il s’accompagne d’une boîte à outils proposant un ensemble d’actions et d’indicateurs pouvant être retenus par les acteurs locaux signataires de cette déclinaison territoriale.
Dès le début de l’été 2020, l'Idrrim débute les consultations avec les parties prenantes susceptibles de signer ce pacte – y compris parmi ses membres – afin de les engager dans cette démarche. En quelques mois, vingt-six acteurs nationaux, représentatifs des cinq collèges de l’Idrrim et au-delà, s’engagent sur son texte aux côtés de l’institut. Mais la crise sanitaire est toujours présente et il est quasiment impossible de formaliser cet engagement au travers d’une manifestation où chacun pourrait formellement signer le pacte. Finalement, ce n’est qu’avec quelques-uns des acteurs historiques de l’Idrrim qu’une cérémonie de signature est organisée le 20 janvier 2021 dans les locaux du ministère des Transports (photo 5). Les autres acteurs le signeront dans la foulée de manière dématérialisée. Cette date marque le lancement officiel du pacte 2021-2030.
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Les collectivités territoriales et leurs partenaires n’ont toutefois pas attendu cette date pour commencer à élaborer la déclinaison du pacte à l’échelle de leur territoire. Dès le mois d’avril 2021, deux conseils départementaux organisent à leur tour la cérémonie de signature de la déclinaison territoriale du pacte d’engagement. Depuis, plusieurs dizaines de déclinaisons territoriales ont été signées ; d’autres sont encore en cours d’élaboration. Une séance thématique du Congrès de l’Idrrim de mars 2024 est d’ailleurs consacrée à ce thème, pour que les acteurs locaux puissent échanger sur les enjeux et les intérêts d’une telle déclinaison.
L’Idrrim a développé un dispositif de certification accréditée des systèmes de pesage d’usines d’enrobés appelé TRACEnrobés, entré en vigueur au 1er janvier 2022. Il remplace le label AQP (Association Qualité Pesage) mis en place à la fin des années 1990.
Cette certification, qui s’adresse aux usines de fabrication de mélanges bitumineux volontaires, garantit la justesse de la pesée des enrobés livrés au client ainsi que leur traçabilité grâce à un bon de livraison associé, processus conforme aux exigences de la norme NF P98-750 « Machines pour la construction des routes – Usines de fabrication de mélanges bitumineux – Qualité des systèmes de pesage ». La marque TRACEnrobés, qui atteste de la certification d’une usine selon cette norme, est suivie par le groupe spécialisé Certification des systèmes de pesage du comité opérationnel Avis de l’Idrrim.
Cette certification offre plusieurs avantages, notamment la maîtrise des processus de pesage et l’organisation qualité mises en œuvre au sein des usines, l’intégrité des systèmes d’information d’enregistrement des pesées et des transactions ainsi que la qualité du renseignement des bons de livraison émis. Ces usines sont certifiées par des organismes accrédités Cofrac.
En plus de renforcer la relation de confiance entre l’usine, le maître d’œuvre et le maître d’ouvrage, ce dispositif est conforme aux exigences d’égalité d’accès à la commande publique et de libre concurrence.
La note d’information n° 50 « Recommandations relatives à la certification pesage suivant la norme NF P98-750 » publiée en décembre 2023 par l’Idrrim, destinée aux maîtres d’ouvrage et d’œuvre, propose notamment des recommandations pour la prescription de la certification qualité pesage dans les appels d’offres.
Conclusion
Ancré sur cette double colonne vertébrale que sont l’Observatoire national de la route et le pacte d’engagement des acteurs des infrastructures de mobilité, l’Idrrim a poursuivi en parallèle ses activités d’élaboration et de publication de documents de référence grâce aux travaux de plusieurs centaines d’experts réunis dans le cadre de ses comités opérationnels. Il a également développé son rôle de tiers de confiance par le biais de ses activités opérationnelles (Laboroute, EAPIC, TRACEnrobés).
Enfin, depuis sa création, l’Idrrim a scandé son action à travers l’organisation de son congrès. Initialement adossé à un événement majeur de la profession (Interoute & Ville), il vole désormais de ses propres ailes dans un format sur deux jours. Après Lille en 2018 et Rennes en 2021, c’est donc à Montpellier que se retrouvent en 2024 les acteurs clés du secteur des infrastructures de transport et de la mobilité durable pour échanger sur les défis actuels et futurs, explorer les innovations technologiques et les bonnes pratiques, et surtout renforcer les liens qui unissent la communauté dédiée à l'amélioration des infrastructures et du cadre de vie.
• Les activités de l’Idrrim se sont étoffées depuis sa création, en même temps que le nombre de ses membres, qui sont aujourd’hui plus de 120 : pilotage de l’agrément Laboroute et du groupe spécialisé EAPIC, création et gestion de l’ONR, lancement du pacte d’engagement des acteurs des infrastructures de mobilité, développement de TRACEnrobés...