Deux ans après l’instauration de la zone à faibles émissions – mobilité (ZFE-m) à Strasbourg en janvier 2022, la métropole a réalisé une première évaluation pour mesurer son impact sur la qualité de l'air et le renouvellement du parc automobile. Les résultats sont globalement positifs : la pollution par le dioxyde d'azote (NO2), principalement liée au trafic routier, a baissé de 36 %, et les stations de mesure respectent désormais les seuils de l'Union européenne, voire ceux plus stricts de l'OMS (Organisation mondiale de la sante) dans certains cas.
La mise en place progressive des interdictions de circulation pour les véhicules Crit’Air 5 à 3 a permis une diminution du nombre de véhicules les plus polluants. Par exemple, les véhicules Crit'Air 5 ou non classés ont été divisés par dix depuis 2011, et les Crit'Air 4 et 3 ont également fortement baissé. En parallèle, le nombre de véhicules Crit'Air 1 (essence) et Crit'Air E (électriques ou hydrogène) a fortement augmenté.
Toutefois, des défis subsistent. Strasbourg reste la troisième agglomération la plus polluée de France, avec 8 000 habitants encore exposés à des niveaux de NO2 supérieurs aux seuils nationaux. Les pollutions à l’ozone continuent également d'augmenter. De plus, 81 % des ménages ne prévoient pas de se séparer de leur véhicule malgré les interdictions, et seuls 5 % ont opté pour des solutions alternatives, comme le compte mobilité.
Les efforts doivent se poursuivre, notamment pour renforcer la sensibilisation à la ZFE-m et promouvoir des alternatives à la voiture individuelle, alors que des étapes supplémentaires, comme l’interdiction des véhicules Crit'Air 2, sont prévues à l'horizon 2028. La prochaine évaluation du dispositif aura lieu en 2026.