Le projet Mure arrive à son terme. Il est entré dans la phase de valorisation des résultats produits par les 9 chantiers expérimentaux et les nombreuses études expérimentales qui les ont accompagnés. Les articles qui constituent le dossier publié par la RGRA ont pour objectif de présenter les événements qui ont marqué le déroulement du projet depuis son lancement en 2014 et d’exposer les principales conclusions issues des constats établis à l’occasion de ces chantiers et de ces études.
Un observateur éloigné pourrait s’étonner de voir remis sur le métier deux techniques qui ont été défrichées depuis une dizaine d’années et fait l’objet de nombreuses publications, à savoir le recyclage et l’abaissement des températures de fabrication des enrobés.
Il trouvera dans le premier article les motivations des partenaires du projet et la présentation de son déroulement. La parole est ensuite donnée aux maîtres d’ouvrage qui ont accepté que leurs chantiers soient réalisés conformément à la méthode imaginée pour démontrer la maîtrise de ces deux techniques.
Le troisième article est consacré aux études sur les enrobés. Pour chaque chantier, les résultats de l’étude de formulation ont été comparés à ceux provenant de la caractérisation des enrobés réellement appliqués. Cet article préfigure un des livrables majeurs du projet.
L’exécution des chantiers s’est accompagnée de l’évaluation d’une propriété difficilement accessible à la mesure en laboratoire : la maniabilité des enrobés appliqués. C’est-à-dire la plus ou moins grande facilité à les appliquer avec des méthodes manuelles. Il y a là un sujet qu’il paraît maintenant nécessaire de creuser, comme le présente le quatrième article.
Les deux derniers articles sont consacrés aux travaux du projet ImprovMure, financé par l’ANR. Celui-ci avait pour ambition d’éclairer les observations techniques de Mure par des études scientifiques afin de consolider ce savoir-faire et ainsi le pérenniser.
Innover ne se décrète pas. Pour que des résultats de recherche passent dans la vie de tous les jours, ils doivent être acceptables et acceptés. Acceptables, pour les techniciens, cela veut dire qu’ils peuvent être reproduits à volonté, dans des limites fixées à l’avance. Acceptés, pour les utilisateurs, cela signifie qu’ils ont confiance dans la capacité des acteurs du marché à produire ces résultats sur demande. C’est principalement pour gagner cette confiance que ces projets ont été engagés. Et, parmi les utilisateurs attentifs à ce sujet, figurent les commanditaires publics qui exigent des approches respectueuses de l’environnement : nos travaux qui permettent le recyclage sur le long terme vont exactement dans ce sens ; ils sont essentiels pour cela.
Merci à tous ceux qui y ont contribué et bravo à la communauté technique qui s’est à nouveau réunie pour un travail d’ampleur sous la houlette bienveillante, mais efficace de Jean-Éric Poirier.
Tous ensemble, techniciens, utilisateurs et commanditaires publics, nous pouvons changer nos méthodes pour faire de la mobilité un secteur propre et durable.
Philippe Redoulez, directeur général d'ATMB, président du comité directeur du PN Mure.