Les dernières enquêtes de mobilité certifiées Cerema (EMC²), menées entre 2021 et 2023 dans dix grandes aires urbaines françaises, révèlent une baisse inédite de 10 % de la mobilité quotidienne par résident, tant en nombre de déplacements qu’en kilomètres parcourus, par rapport au début des années 2010. Cette tendance, observable dans tous les types de territoires (centres-villes denses, zones périurbaines et rurales), s’explique notamment par la réduction des déplacements liés au travail (-15 %), favorisée par l’adoption du télétravail, et par la diminution des trajets pour achats, en lien avec l’essor du e-commerce.
Les transports en commun progressent dans les grands centres urbains, représentant désormais 13 % des déplacements (contre 11 % il y a dix ans), tandis que la part des modes actifs (marche et vélo) atteint 44 % pour les trajets de moins de 10 km (+9 %). À l’inverse, la voiture reste dominante pour les longs déplacements quotidiens (plus de 10 km), qui représentent 56 % des kilomètres parcourus, avec un taux d’usage supérieur à 80 %.
Les jeunes (18-40 ans) et les résidents des centres-villes sont moins nombreux à posséder le permis de conduire, signe d’un recul de l’usage de la voiture chez les nouvelles générations.
La voiture électrique représente moins de 2 % des kilomètres parcourus et son adoption reste inégale, dépendant du niveau de revenu et de la localisation.
Pour réduire les émissions de CO₂ et améliorer l’accessibilité, les experts du Cerema recommandent de développer les transports collectifs hors des centres-villes, de favoriser le covoiturage, de maintenir les services de proximité et de sécuriser les infrastructures pour la marche et le vélo, notamment dans les zones périurbaines et rurales.








