Selon une étude menée par l’Insee, en milieu urbain, les ménages modestes sont généralement plus exposés aux îlots de chaleur, phénomène qui varie selon la densité des quartiers, la végétation et les caractéristiques des bâtiments. À Paris, Bordeaux, Lille et Nantes, les ménages aisés et modestes, vivant souvent en centre-ville, sont les plus touchés. À Lyon, Marseille, Montpellier, Nice et Strasbourg, ce sont les ménages modestes, habitant des quartiers plus denses et moins végétalisés, qui sont les plus exposés, tandis que les ménages aisés résident dans des zones périphériques moins chaudes.
Les disparités d'exposition entre les quartiers sont notamment dues à la densité de population, à l'âge des bâtiments et à la végétation. Les quartiers plus verts et moins denses, où résident habituellement les ménages les plus aisés, offrent un meilleur refroidissement naturel, tandis que la forte densité urbaine et la chaleur accumulée par les bâtiments augmentent les températures. À Lyon, par exemple, l'écart de températures auxquelles sont exposés les ménages les plus riches et les plus pauvres est notable, les premiers vivant dans des quartiers moins exposés.
Les ménages les plus vulnérables aux fortes chaleurs sont ceux comprenant des jeunes enfants ou des personnes âgées, souvent dans des situations financières difficiles. Ces ménages, plus susceptibles de vivre dans des logements mal isolés, n'ont généralement pas les moyens de s'équiper de climatiseurs ou de résidences secondaires pour échapper à la chaleur. Les écarts de température, bien que faibles en moyenne, deviennent plus significatifs lors des vagues de chaleur, mettant en lumière des inégalités de santé publique accentuées par le réchauffement climatique.
Pour aller plus loin : lire l’article « Adaptation des voiries urbaines au changement climatique », paru dans la RGRA.