
Transports collectifs urbains : la baisse de la contribution des usagers menace les investissements
Le dernier rapport de la Cour des comptes, publié le 15 septembre 2025, alerte sur la diminution de la contribution des usagers au financement des transports collectifs urbains (TCU), mettant en péril les investissements nécessaires à leur développement et à leur transition écologique. Actuellement, les recettes tarifaires ne couvrent que 41 % des dépenses de fonctionnement, un ratio qui chute à 18 % pour les petites autorités organisatrices de mobilité (AOM).
Les politiques de modération tarifaire, voire de gratuité, ont accentué cette tendance, réduisant la part des usagers dans le financement et augmentant la dépendance aux subventions publiques. Si la gratuité peut s’avérer efficace pour les petits réseaux peu fréquentés, elle pose un défi financier majeur pour les grands réseaux, où la perte de recettes exige des investissements supplémentaires pour absorber l’afflux de voyageurs.
Le rapport souligne aussi le manque de transparence et de cohérence dans la fixation des tarifs, souvent déconnectés des coûts réels et des objectifs environnementaux. La Cour des comptes recommande de prioriser l’amélioration de l’offre et d’utiliser la tarification comme levier, en ciblant les aides vers les populations vulnérables et en renforçant la lutte contre la fraude. Une approche différenciée, combinant tarification sociale et incitations à l’usage, est encouragée pour concilier équité et viabilité financière.
Ce rapport souligne l’urgence pour les ingénieurs et aménageurs urbains de repenser les modèles de financement des TCU, afin de garantir leur pérennité et leur alignement avec les enjeux de mobilité durable.