La Cour des comptes publie un rapport sur la gestion du réseau routier francilien qui souligne un manque de coordination entre les acteurs (État, région, départements, Île-de-France Mobilités) et un patrimoine vieillissant.
Le réseau « magistral » (656 km de routes nationales et boulevard périphérique) souffre d’un entretien insuffisant : seulement 29 % des chaussées en bon état (contre 51 % en moyenne nationale) et des ouvrages d’art mal évalués. Les dépenses d’entretien ont même baissé de 22,5 % en valeur réelle entre 2015 et 2023, malgré un trafic intense et des coûts unitaires élevés.
Le rapport pointe une connaissance imparfaite des flux de circulation et des outils de modélisation obsolètes, qui peinent à intégrer les évolutions récentes (télétravail, nouvelles mobilités). La fragmentation des compétences aggrave la situation : chaque acteur gère son propre réseau sans vision globale, malgré des tentatives de concertation comme les contrats de plan État-région.
La transition écologique et la sécurité routière restent des défis majeurs. Les normes environnementales (bruit, pollution, assainissement) nécessitent des investissements très importants. Pourtant, les financements manquent et les recettes actuelles ne couvrent pas les besoins. La Cour des comptes recommande une réforme de la gouvernance, avec un programme stratégique pluriannuel pour le réseau magistral et un partage des données entre gestionnaires d’ici 2026.
Côté gestion, la DiRIF (direction des Routes d’Île-de-France) est critiquée pour son manque de pilotage rigoureux et des dysfonctionnements internes. Quant aux départements, ils peinent à optimiser leurs coûts en l’absence de comptabilité analytique.
Parmi les pistes d’amélioration :
- renforcer la maintenance préventive ;
- moderniser les infrastructures ;
- évaluer la contribution des usagers ;
- renforcer la coordination, sous l’égide de l’État.