Alain Plantier (photo), président de l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem), a dressé le bilan de l’activité des matériaux de construction sur les 10 derniers mois et présenté les perspectives pour 2025.
Le secteur des matériaux de construction traverse une crise persistante en 2024, exacerbée par une conjoncture immobilière difficile et des incertitudes politiques. L’activité de production des matériaux, en particulier les granulats et le béton prêt à l'emploi (BPE), continue de souffrir, avec une contraction prévue de -8 % en volume après une chute de près de -10 % en 2023.
Les travaux publics ont toutefois limité cette baisse en soutenant certains matériaux, notamment les granulats, grâce à des projets d'infrastructures et d'aménagements urbains. Cependant, la demande en BPE reste plus élevée, principalement pour le génie civil et les réseaux. L'utilisation accrue de matériaux recyclés et une approche plus circulaire dans les travaux publics ont également contribué à une réduction de la demande.
Les prévisions pour 2025 indiquent une reprise timide du secteur, mais les capacités de redressement restent limitées en raison des incertitudes économiques et politiques. Les mises en chantier de logements devraient se redresser légèrement, mais l’impact sur la demande de BPE sera limité.
Le secteur des travaux publics pourrait voir une activité stable ou modérément en hausse, soutenue par des projets d'infrastructures publiques. Les collectivités locales, représentant 42 % des investissements dans les travaux publics, devraient continuer à investir malgré de fortes contraintes budgétaires. Toutefois, la demande de matériaux restera faible, avec une stabilisation possible pour les granulats et une légère contraction attendue pour le BPE.
L’année 2025 devrait donc à nouveau être difficile pour le secteur des matériaux de construction, avec des niveaux d’activité toujours historiquement bas.
